La vôtre, pour commencer, car il ne s’agit pas d’un concept, d’une préoccupation collective, mais d’un véritable questionnement personnel.
Des milliers de personnes sont déjà en marche, individuellement, vers le sens de leur existence propre, et posent des actes essentiels en conséquence, ceux qui émergent de leur méditation et de leurs expériences.
C’est cela qui fait évoluer la culture humaine, de décennie en décennie…
Votre existence, à vous, telle que vous la ressentez. Votre acuité corporelle de femme, d’homme qui se redéplie.
Nous nous posons les questions essentielles de l’humanité depuis ses origines, le sens de l’évolué humain depuis les préhominiens vers la conscience actuelle, strictement et désespérément individuelle, qui suscite un si étrange sentiment de solitude, et donc d’inquiétude qui nous tiraille jusqu’au tréfonds de nos rêves…
Le questionnement sur le sens de la vie recommence chaque matin, au saut du lit, à partir du senti global de notre corporéité, de notre énergie génitale, ovarienne de femme, séminale d’homme, notre force de vivre, et, au fond, notre puissance primordiale depuis notre conception, qui vibre en nous en permanence, nous appelant à une lucidité aiguë.
Un fond’être difficilement accessible, comme une caverne paléolithique dans laquelle on descend avec une lampe frontale, pour la visiter, se familiariser avec elle, afin d’en dynamiser la ressource, et le faire émerger finalement, ce fond’être, de lui-même, dans nos actes de chaque jour.
Un centre-cœur, le centre des centres, à la fois celui de notre lucidité, notre sensibilité, notre ouverture d’esprit, notre sentiment amoureux…
À partir de celui-ci, dès le réveil, la vigueur de notre conscience corporelle d’être rayonne dans tout notre corps, puis vers le monde, et enfin vers l’univers afin de danser avec lui, et participer à son évolué, pour donner sens à chacun de nos gestes…
Notre tristesse, notre colère, nos peurs sont un langage, elles disent une histoire à multiples facettes.
Une tristesse qui perdure depuis le passé, le sentiment que l’on nous a dérobé des expériences de notre autonomie d’enfant, sans nous offrir quoique ce soit d’autre en échange, la nostalgie d’un sentiment d’unité intérieure que nous avions pressentie.
Nous acceptons, nous assumons nos pertes.
Nous avons tous été spoliés d’une manière ou d’une autre.
Nos revendications, nos vengeances, nos rancunes sont de vieux ressentiments qui nous rongent la sensibilité, nous noircissent le sang, et n’aboutissent jamais.
Nous oublions que nous sommes complices de tous nos constructs, depuis l’enfance.
Nos réactions émotionnelles sont aussi les hésitations envers notre nécessaire renoncement à des images construites, comme si nous allions nous perdre nous-même.
Ce passage, de mort et renaissance qui est le nôtre, prend beaucoup de place et de temps. Notre maturité nous tiraille depuis le fond de notre être et exige de nous de quitter notre état d’esprit nostalgique, égaré, assoiffé sans être rassasié. Pour nous incarner avec plus d’envergure, à la mesure des qualités intérieures réelles qui sommeillent en nous…
Que faire de notre temps sur terre ?
Nous n’existons pas seulement ici, nous sommes de la poussière d’étoiles. Nous frémissons avec les ondes des aurores boréales, nous naviguons avec les comètes, et nous traversons les galaxies à un million de kilomètres à l’heure…
Nous sommes la chair du monde, du nôtre, et de tous les mondes.
Les constellations se brassent dans l’infini et nous sommes emportés dans ce mouvement, comme une note de musique incluse dans une immense symphonie.
Nous savons ce que nous avons à faire !
Mais notre petite humanité nous rend lâches, paresseux, couards. C’est trop compliqué de lever la tête au ciel pour lire notre destin sans lunettes.
Nous savons que nous devons élever notre petite boule de viande qui se prend pour une déesse, nous avons des outils à conquérir, des compétences à développer, des apprentissages à rendre efficaces, et nous sommes déjà fatigués, rien que d’y songer !
Le sens ne viendra pas tout seul. Et surtout pas dans le brassage permanent de nos constructions mentales !
Faire émerger son propre fond de talents, voilà la destinée de chacun de nous.
Notre âme a choisi de venir sur terre, non pour passer du temps, mais pour expérimenter les vraies questions sur l’être. Rares sont les âmes à qui une telle destinée est dévolue et qui ont le courage d’assumer un tel défi. Et elles souffrent de solitude, d’incompréhension, d’inadaptabilité, elles demeurent d’un autre monde…
C’est une souffrance car rien des organisations sociales ne leur propose des repères propices à un tel périple.
Chacune doit les trouver seule, en grattant la terre avec ses ongles, en perçant la réalité des choses et des êtres avec des yeux laser, et surtout sans se lamenter, car c’est là un destin héroïque.
De multiples grâces nous attendent si nous osons nous y atteler !
Nous mettons à profit les dons que nous recevons pour accomplir notre tâche, s’ouvrir l’esprit comme on s’étire les côtes afin que les poumons respirent.
Oui, l’humain est petit, mesquin et redoutable, mais il est ce qu’il est.
Hemingway disait ceci : « Un homme m’a dit un jour : « l’humain est une créature admirable qui vaut la peine qu’on se mobilise pour lui ! ». Je lui ai répondu que j’étais d’accord, mais seulement avec la seconde partie de sa formule. »
S’adapter au monde n’est pas une fin en soi, c’est une condition d’existence pour aller plus loin, se réaliser soi-même.
Etrecorps vers le monde à partir de notre centre est notre quête, notre aspir…
Pour créer notre sens, notre propre sens, unique, authentique, sans faille.
Telle une œuvre d’art.
Nous cherchons les outils qui nous permettent d’aiguiser notre conscience corporelle de nous-même, nos connaissances de l’organique, de notre énergie vitale…
Tout ce qui pourra nous accompagner à ressentir le vibré cellulaire qui fait ce que nous sommes, femme ou homme infiniment libre, avec la vie devant soi, pourvus d’un courage de corps et d’âme tissés en une seule aile d’azur…
Patrick Artoan 010919